Introduction
Les agrostides possèdent la particularité unique de former des pelouses extrêmement denses, uniformes et esthétiques sous des tontes rases (15 mm) à très rases (3mm). Par conséquent, elles sont souvent utilisées dans des zones à forte maintenance comme les fairways, départs et greens de golfs. Trois espèces dominantes d’agrostides sont utilisées en tant que gazon : les agrostides stolonifères, communes ou des chiens. Du fait d’une très forte agressivité et d’une adaptabilité à de nombreux climats, les agrostides stolonifères et des chiens sont largement adaptées à des tontes très rases requises par les greens de golfs aux USA. Bien que largement utilisées en Europe du Nord sur les greens de golf, les agrostides communes répondent mieux à des hauteurs de tontes légèrement supérieures et sont par conséquent et plus généralement utilisées sur les fairways des zones tempérées aux USA.
Dans une première partie, cet article tente de décrire brièvement les trois espèces. Il analyse ensuite les résultats d’essais officiels sur agrostides maintenues à des hauteurs de tonte rases menés dans trois régions du globe : aux USA avec le NTEP, en Angleterre avec le STRI et enfin dans les pays scandinaves avec Scangreen.
Aujourd’hui, les qualités et défauts des différentes espèces sont connues mais peu restituées de manière globable et aucun document en français ne synthétise réellement les essais menés dans différentes régions du globe. Il est alors difficile pour le greenkeeper de se faire une idée des réelles qualités de chaque espèce. Le but de l’article est donc de réaliser cette synthèse afin de tirer des conclusions pratiques sur les réelles différences entre les trois agrostides.
Description des espèces
Agrostide stolonifère (Agrostis Stolonifera L.)
L’agrostide stolonifère a la particularité de produire des stolons en très forte quantité avec une croissance largement horizontale lui permettant de former des pelouses uniformes et denses à des hauteurs de tonte très rases. Ainsi, il n’est pas rare de rencontrer des hauteurs de 2,5 mm, bien que 3 mm soit plus courant sur les greens de golf.
Cette espèce s’adapte très bien aux climats froids ou tempérés des régions humides comme en Europe de l’Ouest ou certaines régions des USA1. C’est l’espèce la plus populaire des régions tempérées américaines et certainement des trois quarts de la France. Elle possède une tolérance au froid exceptionnelle et peut survivre aux hivers les plus rigoureux aux USA2. Des essais ont montré que l’espèce était la plus résistante aux températures extrêmes (-30°C pour éliminer 50% des plants)3–5. A noter que l’agrostide stolonifère se désacclimate plus facilement que les autres agrostides c’est-à-dire qu’elle perd plus vite sa capacité à tolérer des températures froides extrêmes lorsque la température se radoucie à nouveau3–5 ce qui la place au même niveau que l’agrostide des chiens en termes de résistance au froid5. Elle est capable de résister au gel et peut tolérer une couche de neige lors de l’hiver sans trop de dégâts même si l’agrostide des chiens fait mieux sur ce point6. Sa tolérance à la chaleur et à la sécheresse est faible à modérée (voir figure 2) et sa croissance ralentit fortement lors de la période estivale. Sa consommation en eau est élevée mais inférieure à celle de l’agrostide commune pour maintenir une qualité visuelle suffisante de la surface de jeu7.
Elle s’adapte à de nombreux types de sols mais préfère les sols fertiles à texture fine et au pHs neutres, la distinguant des agrostides communes et des chiens qui préfèrent des sols moins fertiles et des quantités d’engrais moins importantes2. Enfin, elle tolère mal les sols compactés et nécessite donc des opérations mécaniques régulières8.
Sa croissance latérale exceptionnelle lui permet de recoloniser rapidement les zones endommagées par le jeu ou les stress biotiques et abiotiques. Cette caractéristique explique en partie pourquoi sa production de feutre est importante (voir figure 4) et problématique en termes d’entretien. Pourtant, sa croissance verticale reste intermédiaire entre l’agrostide des chiens (la plus faible) et l’agrostide commune (dont le port est plus dressé et la pousse plus verticale)9.
En 1954, H. B. Musser a permis la commercialisation de la première grande variété à graines : Penncross. Depuis, de nombreux efforts de sélection ont profondément amélioré la qualité des cultivars et leurs performances sur de nombreux critères comme les qualités esthétiques, la couleur, la densité, la tolérance aux piétinements, les capacités de récupération mais également la résistance aux maladies et aux différents stress.
L’agrostide stolonifère est toutefois sensible par nature à de nombreux champignons pathogènes. Dollar Spot (Sclerotinia Homoeocarpa) est probablement la maladie la plus impactante pour des hauteurs de tonte rases. L’agrostide stolonifère est également sensible à la fusariose froide (Microdochium Nivale, voir figure 3) aux rhizoctones (Rhizoctonia Solani et Cerealis), à l’anthracnose (Colletotrichum Graminicola), et aux pourritures (Pythium spp.). Sa tolérance moyenne à la fusariose froide explique en partie son comportement hivernal inférieur aux autres agrostides dans les pays scandinaves9.
A noter cependant que la résistance de l’agrostide stolonifère à la fusariose froide est supérieure à celle de l’agrostide des chiens lorsque cette dernière n’a pas pu s’acclimater au froid. L’agrostide des chiens résiste par contre mieux au pathogène lorsque les conditions environnementales lui ont permis de se préparer aux températures froides9,10.
Agrostide commune (Agrostis Tenuis L. ou Capillaris L.)
L’agrostide commune est traditionnellement utilisée sur les pelouses d’agrément, courts de tennis et sur les golfs des régions d’Europe du Nord et de Nouvelle Zélande dont les étés sont doux et plutôt humides1,2. L’espèce est d’ailleurs probablement originaire d’Europe et de la partie tempérée de l’Asie2. Les anglais l’appellent « brown top bentgrass » alors que Les américains la nomment « colonial bentgrass » du fait de son importation aux USA par les colons anglais2. En France, elle est couramment appelée « tenuis » ou « commune ».
Bien qu’élevée8, sa tolérance aux températures froides extrêmes est la plus faible des agrostides (-18°C à -20°C pour détruire 50% des plants)3,5. Sa dormance en période froide est prolongée par rapport à d’autres espèces de saison froide8 mais elle reste plus courte que celle des autres agrostides. Sa couleur est plus claire et sa rétention de couleur en automne, hiver et printemps est supérieure à ses cousines sous des climats tempérés2. Malgré tout, l’agrostide commune est l’espèce se comportant le moins bien en hiver sous les climats rigoureux des pays scandinaves (Scangreen)6,9. Malgré tout, certains cultivars possèdent une excellente résistance au gel et à la fusariose comparable à celle des agrostides des chiens (variété « Nor » dans le Scangreen)6. Sa tolérance à la chaleur et à la sécheresse sont faibles8 limitant son utilisation dans les régions aux étés chauds et secs. Une étude de 2006 montre d’ailleurs que sa consommation en eau est plus élevée que celles des agrostides stolonifères et des chiens. Alors que 60 à 80% de l’évapotranspiration suffisait à ces deux dernières pour maintenir une activité physiologique et une qualité acceptables, l’agrostide commune demandait 80 à 100% de l’évapotranspiration7. Cependant, une autre étude a montré que l’agrostide commune était la plus rapide à récupérer après la période de sécheresse11.
Comparée à l’agrostide stolonifère, l’agrostide commune possède des feuilles plus fines et un port dressé avec une pousse plus verticale. Cette croissance verticale est la plus forte des agrostides9. Sa croissance latérale est ainsi plus faible1 la rendant plus vulnérable à l’implantation du pâturin annuel et moins efficace en termes de recolonisation des zones abîmées. Elle se propage latéralement par le biais de courts rhizomes et parfois stolons8.
Elle tolère très bien les fertilisations réduites et préfère des hauteurs de tonte comprises entre 1 et 2,5 cm2. A l’université de Rutgers (côte Nord Est des USA), l’agrostide commune se développe de manière optimale pour des hauteurs de tonte de 10 mm1. Bien qu’elle puisse tolérer les hauteurs de tonte rases des greens et qu’elle soit couramment utilisée comme telle en Angleterre, ses caractéristiques expliquent pourquoi elle est mieux adaptée aux fairways et départs de golfs12,13 dans la partie Nord des USA où les étés sont plus chauds qu’en Angleterre1.
La résistance de l’espèce au Dollar Spot et aux piétinements est plus élevée que celle de l’agrostide stolonifère. De même, il a été montré que sa résistance à la fusariose froide est plus importante (voir figure 3) et notamment sur des hauteurs de tonte de l’ordre de 13 et 19 mm correspondant aux fairways de golfs14. Toutefois, sous des contraintes climatiques extrêmes de froid comme dans les pays scandinaves (essais Scangreen), l’agrostide commune semble mieux résister aux attaques de Typhula mais moins bien au froid que l’agrostide stolonifère6. Enfin, bien que les efforts de sélection se concentrent sur ce point, l’agrostide commune est plus sensible que ses cousines aux rhizoctones (Brown Patch). Bien que non léthale, cette maladie peut largement diminuer la jouabilité des surfaces touchées.
Les premiers cultivars d’agrostides communes se limitaient aux variétés « Highland », « Astoria », « Exeter », « Holfior » et « Boral ». Mise sur le marché en 1934 par la station d’agriculture expérimentale de l’Oregon, la variété « Highland » possédait une tolérance à la sécheresse améliorée et une couleur vert bleu. La variété « Astoria » a été mise sur le marché en 1936 et sa couleur était plus jaune vert avec une variabilité génétique importante sur un même lot du fait d’un système de récolte particulier2. Le cultivar « Exeter » a été commercialisé en 1963 et se distinguait par sa forte densité, sa rétention de couleur lors de la période estivale, sa dormance plus courte et sa bonne tolérance au froid ainsi qu’une résistance améliorée à certains Leaf Spot. Aujourd’hui, de nombreux cultivars largement améliorés existent et certains sont considérés comme excellents suivant les conditions climatiques.
Enfin, l’agrostide commune est parfois mélangée avec des fétuques rouges (Festuca spp.) aussi bien sur les pelouses ornementales que sur les greens de golfs mais elle a tendance a largement dominer les mélanges au fil du temps2.
Agrostide des chiens (Agrostis Canina L.)
L’agrostide des chiens (ou « canina ») possède la finesse et la densité les plus fortes de toutes les agrostides à tel point que lorsqu’elle est entretenue correctement, le tapis végétal peut faire penser à une « moquette ». L’espèce se répand principalement par une forte production de talles et de stolons très courts. Du fait de son extrême densité même sous tontes très rases, l’agrostide des chiens a prouvé son efficacité préventive sur le développement du pâturin annuel, plus fragile et sensible à de nombreux pathogènes par nature1.
Elle tolère bien les tontes très rases (2,5-3 mm15), la chaleur, le froid et l’ombre. C’est également une des agrostides les plus tolérantes au manque d’eau1,11. Dans une étude de 2006, il a été montré que l’espèce était la plus apte physiologiquement à gérer les périodes de sécheresse11,16. Sa consommation d’eau est plus faible en moyenne que celle de l’agrostide commune et équivalente à celle de l’agrostide stolonifère11,17.
La tolérance aux piétinements de l’agrostide des chiens est toutefois assez limitée. Sa croissance est également faible par rapport aux deux autres agrostides, ce qui la rend plus lente dans la récupération de certains dommages dont les piétinements15,17.
Elle peut produire du feutre de manière excessive (voir figure 4), particulièrement si la fertilisation et l’irrigation sont trop élevées ou lorsque la hauteur de tonte est trop grande1,9,15. Dans ce cas, sa maintenance peut devenir problématique1. L’espèce demande d’ailleurs moins d’engrais que la stolonifère15.
L’agrostide des chiens est sensible au fil rouge (Laetisaria fuciformis) et au Copper Spot (Gloeocercospora sorghi) mais possède généralement une bonne résistance au Dollar Spot, au Brown Patch et à la fusariose froide1,17. A noter que sa résistance à la fusariose froide est élevée lorsque la plante s’est acclimatée aux températures froides (voir figure 6). En effet, lorsque les températures remontent au printemps, l’espèce devient plus sensible que les agrostides stolonifères et communes6,9: c’est le cas du printemps ou du début d’automne. Enfin, les jeunes plantules de l’agrostide des chiens sont sensibles aux pythiums.
Lors des périodes froides, l’agrostide des chiens prend une couleur verte violacée et met alors plus de temps que les deux autres agrostides à reverdir au printemps. Cependant, elle tolère très bien les hivers rigoureux (alternance gel-dégel, glace, températures négatives), les essais scandinaves l’ont largement prouvé et mis en avant9,15. Sa tolérance au froid extrême est intermédiaire entre agrostide commune et agrostide stolonifère (-23 à -27°C pour détruire 50% des plants)3 mais elle se désacclimate lentement lui donnant approximativement la même résistance au froid que l’agrostide stolonifère5. Elle est capable de tolérer une couche de neige sur une longue période sans trop de dégâts. Un essai portant sur la tolérance à la neige mené sur 119 jours a montré que la variété stolonifère « Independence » gardait 50% de sa couverture contre 90% pour la variété d’agrostide des chiens « Avalon »6.
L’agrostide des chiens n’a donc pas été fortement utilisée sur les gazons à forte maintenance du fait du manque de caractérisation de son aire d’adaptation. De nombreuses années de mauvaise compréhension de l’espèce ont donné lieu à une mauvaise réputation. Des recherches récentes ont cependant montré sa capacité à produire des surfaces de jeu excellentes1. Les chercheurs de l’université de Rutgers mais aussi ceux du STERF pensent cependant que cette espèce représente l’alternative la plus viable à l’agrostide stolonifère pour les greens de golfs du Nord Est des USA1 et des pays scandinaves9,15,17.
Aux USA, l’espèce est utilisée principalement en nouvelle Angleterre, du fait de son climat spécifique. Des variétés sont régulièrement testées dans les essais officiels américains (NTEP). Dans les pays nordiques, l’agrostide des chiens représente 15% des greens en Finlande contre seulement 3% au Danemark, Suède et Finlande15. Les essais réalisés dans ces pays (SCANGREEN) tentent de valoriser les performances de cette espèce avec plusieurs cultivars testés chaque année9.
La première variété « moderne » d’agrostide des chiens fut « Kingstown », développée à l’université de Rhode Island en 196217. Alors que les cinquante dernières années, l’amélioration génétique a principalement été réalisée sur agrostide stolonifère, les deux dernières décades ont permis de redécouvrir l’agrostide des chiens avec l’apparition de variétés intéressantes comme « Avalon » (SR7200), « Vesper », « Greenwich », « Legendary », « Villa 1 » ou « Venus »15. La variété la plus utilisée à l’heure actuelle est probablement « Avalon » (SR7200) développée par l’université de Rhode Island en collaboration avec la compagnie « Seed Research of Oregon ». La sélection se penche aujourd’hui sur l’amélioration de critères comme la résistance au Copper Spot, au Pythium et sur la tolérance aux piétinements18,19.
Synthèse des essais
NTEP
Il a été choisi ici de retenir les essais de 2009-2013 pour les agrostides entretenues comme des greens de golfs. Dans ceux-ci, seules des variétés d’agrostides stolonifères et d’agrostides des chiens sont testées. Les communes sont effet réservées pour les essais plus extensifs sur fairways.
Analyse en composantes principales
Résistance aux maladies
La figure 7 représente le cercle de corrélation de l’ACP réalisée sur les données relatives aux maladies. Les variétés ont ensuite été ajoutées sur le premier plan factoriel (cercles de couleur).
Cette représentation pouvant paraître compliquée est en réalité assez parlante et s’interprète de la manière suivante :
- La résistance à la fusariose froide et au Dollar Spot sont corrélées même si la corrélation n’est pas forte (les deux flèches vont dans le même sens). Ces deux paramètres sont majoritairement représentés dans la deuxième dimension (axe des ordonnées). Plus la variété se retrouve dans le haut du graphique et plus sa résistance à la fusariose froide ou au Dollar Spot est élevée.
- Les résistances à l’anthracnose, à l’Ophiobolus, au Brown Patch et au fil rouge sont corrélées et sont largement représentées dans la première dimension (axe des abscisses). Plus la variété se situe à droite du graphique et plus la résistance aux maladies citées précédemment est élevée.
- Les rectangles de couleur correspondent à des groupes de variétés selon leur résistance aux différentes maladies (voir les légendes en haut du graphique).
Les remarques suivantes peuvent être faites en ce qui concerne les deux espèces :
- Les agrostides des chiens possèdent une bonne résistance à la fusariose froide et au Dollar Spot. La variété Villa 1 résiste mieux aux autres maladies (anthracnose, Brown Patch, fil rouge) que la variété Avalon.
- Les agrostides stolonifères possèdent divers degrés de résistance suivant l’ancienneté des variétés.
- Les anciennes variétés d’agrostides stolonifères (points gris : Penncross, L93, Penn A-1) sont plus sensibles aux maladies.
- Les variétés récentes de stolonifères (points rouges) possèdent soit parmi la plus faible résistance au Dollar Spot (Pure Distinction, T-1) soit plutôt bonne (Riptide, Ignite et Luminary) soit équivalente à celles des agrostides des chiens (Focus). De même pour la fusariose froide, les stolonifères récentes possèdent une résistance moyenne (Alpha, Ignite, Pure Distinction) à élevée (Riptide, Pin-Up, Luminary). La résistance aux autres maladies (anthracnose, Brown Patch, ophiobolus) est également variable et dépend du cultivar. Citons la variété Luminary qui résiste bien à la plupart de ces pathogènes.
- Les variétés les plus résistantes en termes de maladies sont l’agrostide des chiens Villa 1 et les agrostides stolonifères Barracuda, Luminary, Proclamation et Pin-Up qui figurent dans la zone rectangulaire bleue.
- Les variétés les moins résistantes sont les variétés du rectangle rouge soit Penn A-1, T-1, Alpha, Authority.
Qualités générales
Une autre analyse en composantes principales a été réalisée sur les différents critères hors maladies. Les résultats sont visibles sur la figure 8.
A noter que la qualité générale note la qualité de la parcelle en prenant en compte la couverture, la densité, l’aspect esthétique et les maladies au moment de la notation. Elle regroupe donc différents facteurs et reflète les performances moyennes de la variété. C’est donc le critère le plus représentatif de la qualité d’une variété.
Les remarques suivantes peuvent être réalisées :
- Agressivité (paramètre regroupant densité, récupération après aération, présence de pâturin annuel), qualités générales, qualités esthétiques (finesse, couleur) sont corrélées et sont représentées dans la première dimension (axe des abscisses).
- La vitesse d’installation est largement représentée dans la seconde dimension (axe des ordonnées).
- L’impact de la sélection est clairement visible sur ce graphique. Les variétés les plus récentes (points rouges) se retrouvent en tête en termes de qualités générales, esthétiques et d’agressivité. Les variétés témoins les plus anciennes (points gris) sont les moins performantes.
- Les agrostides des chiens sont en dessous des dernières agrostides stolonifères en ce qui concerne les qualités générales et esthétiques et en agressivité.
- Les meilleures variétés d’agrostides stolonifères sont Declaration, Luminary, Riptide (Barracuda), Pure Distinction, Pin-Up et Ignite.
- T-1, Alpha qui sont plutôt récentes sont significativement en-dessous du reste des variétés si l’on considère l’ensemble des paramètres. Leur comportement est logiquement similaire puisqu’elle partage la même génétique.
Analyse en composantes principales pour la résistance aux maladies sur les essais fairways
Enfin, pour comparer la résistance aux maladies des agrostides stolonifère et communes, une ACP a été réalisée sur les données de résistance aux maladies issues des essais menés sur fairways pour agrostides dans le NTEP 2009-2013. La figure 9 représente le cercle de corrélation de l’ACP réalisée sur les données relatives aux maladies.
Cette représentation s’interprète différemment des précédentes car les variables sont à cheval entre les deux dimensions :
- Chaque flèche vise une direction vers laquelle le paramètre noté est élevé. Par exemple, les agrostides communes (en bleu) sont clairement réparties en bas et à droite du graphique à l’opposé de la flèche « Brown Patch » ce qui indique en moyenne (point bleu le plus gros) une résistance moyenne de l’espèce à ce pathogène.
Les conclusions suivantes peuvent être tirées :
- L’agrostide commune est bien sensible au Brown Patch. Elle est également sensible à l’anthracnose mais possède une bonne résistance au Dollar Spot.
- Les agrostides stolonifères sont en moyenne moins sensibles au Brown Patch mais leur résistance varie suivant les variétés. Les variétés anciennes (Penncross, L93) sont plus sensibles que les variétés récentes (Luminary, Pin-Up).
- Les agrostides stolonifères sont sensibles au Dollar Spot mais cette sensibilité dépend des variétés. Les variétés T1, L93, Penncross sont les plus sensibles. Riptide (Barracuda sur le graphique), Declaration et 007 sont les plus résistantes.
- Les agrostides stolonifères sont plus ou moins sensibles à l’anthracnose. Les cultivars Memorial, Crystal Bluelinks sont les plus résistants. T-1, Pure Selection, Penncross et L93 sont les plus sensibles.
Ainsi, concernant les maladies, il est curieux de constater que certaines variétés de dernières générations sont encore peu résistantes à certains pathogènes.
STRI
Dans le cas présent, le choix a été fait de calculer des moyennes des différents paramètres sur les 4 dernières années pour ensuite réaliser une analyse en composantes principales.
La figure 10 synthétise intuitivement les différences entre les trois espèces d’agrostides.
Les remarques suivantes peuvent être faites concernant les différents paramètres :
Densité
Sans surprise, les agrostides des chiens possèdent la densité et la finesse les plus élevées. Les agrostides stolonifères et communes sont équivalentes en termes de densité.
Mérite visuel
Le mérite visuel note la qualité de la parcelle en prenant en compte la couverture, la densité, l’aspect esthétique et les maladies au moment de la notation. Elle regroupe donc différents facteurs et reflète les performances moyennes de la variété. C’est donc le critère le plus représentatif de la qualité d’une variété.
Ici, l’agrostide des chiens possède un mérite visuel significativement plus élevé que ses deux cousines qui sont statistiquement équivalentes.
Couleurs estivales et hivernales
L’agrostide des chiens est la moins attractive des agrostides en hiver car elle prend une couleur violacée mais reprend ensuite une couleur satisfaisante en saison. La couleur de l’agrostide stolonifère est équivalente en hiver à celle de la commune qui devient plus attractive en saison estivale.
Fil Rouge
L’agrostide des chiens est significativement plus sensible au fil rouge que les deux autres agrostides. La stolonifère résiste le mieux à ce pathogène alors que la commune possède une résistance intermédiaire.
Analyse en composantes principales
La figure 11 représente le cercle de corrélation de l’ACP effectuée sur le jeu de données du STRI.
Cette représentation s’interprète de la manière suivante :
- Le mérite visuel, la finesse et la densité sont largement corrélés. Aucune surprise, le mérite visuel prend en compte la densité et l’aspect esthétique de la parcelle. Ces trois premières variables sont bien représentée sur la première dimension. Plus la variété se situe à droite du graphique le long de l’axe des abscisses et plus elle possède un mérite visuel, une densité et une finesse élevés.
- Le second axe s’articule principalement autour de la couleur estivale. Plus une variété se retrouve en haut de l’axe et plus sa couleur est attrayante en été.
Il est donc possible, pour comparer les différentes agrostides, de faire les remarques suivantes :
- Les agrostides des chiens forment un groupe d’excellentes variétés au STRI (points bleu), elles se retrouvent dans le rectangle rouge qui englobe les variétés les plus denses, fine et les mieux notées. Elles diffèrent également par leur couleur estivale. Les variétés Vesper et Villa 2 se comportent remarquablement. Villa 1 est en retrait par rapport aux autres variétés.
- Les agrostides communes s’étalent bien plus en termes de mérite visuel, densité et finesse avec des variétés très médiocres (Europutt, Egmont Two) à excellentes (Charles, Arletta et Arrowtown). Les meilleurs cultivars d’agrostides communes se situent au niveau de la qualité des cultivars d’agrostides des chiens.
- Les variétés d’agrostides stolonifères se retrouvent en moyenne plus au centre avec moins d’écarts mais avec des variétés médiocres (Penn A-1 ou Penn G-6) à moyennes (CY2, Riptide, Cobra Nova et Tyee). La variété Tyee est significativement supérieure aux autres. L’agrostide stolonifère est tout de même l’espèce la moins bien notée dans ces essais.
SCANGREEN
Les résultats sont disponibles en cliquant sur ce lien. Les données concernant les agrostides stolonifères, communes et des chiens ont été retenus pour réaliser cette synthèse.
Il a été choisi de réaliser deux ACPs sur les deux zones : Nord et Sud car les comportements sont différents. La figure 12 synthétise les moyennes de différents paramètres observés pour les trois espèces d’agrostides et pour les deux zones Nord et Sud. Il a l’avantage d’être clair et assez intuitif à appréhender.
Dans les pays scandinaves, voici les conclusions qu’il est possible de faire.
Impression générale :
L’impression générale note la qualité de la parcelle en prenant en compte la couverture, la densité, l’aspect esthétique et les maladies au moment de la notation. Elle regroupe donc différents facteurs et reflète les performances moyennes de la variété. C’est donc le critère le plus représentatif de la qualité d’une variété.
- L’agrostide des chiens est l’espèce la mieux notée, probablement à cause de sa forte densité, sa résistance aux maladies son excellent comportement hivernal.
- Elle est suivie par les agrostides stolonifères puis par l’agrostide commune qui semble être l’espèce la moins adaptée au climat scandinave.
Densité et finesse
Aucune surprise du côté de la densité et de la finesse. L’agrostide des chiens est sans surprise l’espèce la plus dense et la plus fine, suivie par l’agrostide stolonifère puis l’agrostide commune.
Comportement hivernal
La zone géographique (Nord ou Sud) a un impact significatif sur les résultats moyens de chaque espèce.
Dans la zone Nord aux conditions hivernales plus extrêmes :
- Les agrostides stolonifères se comportent le moins bien. Une variété (Nordlys) est largement au-dessus du lot.
- L’agrostide commune semble se comporter le mieux mais l’excellente résistance au froid de deux variétés (Nor et Leirin) explique largement cette moyenne qui devrait être plus proche de celle des excellentes agrostides des chiens.
Dans la zone Sud :
- Les trois agrostides possèdent un bon comportement hivernal statistiquement équivalent.
Résistance aux maladies en saison
La résistance aux maladies en saison est une moyenne des résistances au fil rouge, rouilles, fusariose froide (printemps et automne mais pas en hiver) et ophiobolus lors des saisons chaude (printemps, été, début d’automne). Encore une fois, la zone a un impact significatif sur les résultats.
- Au Nord, les trois espèces d’agrostides résistent de manière équivalente aux maladies.
- Au Sud, l’agrostide stolonifère est significativement supérieure en termes de résistance aux deux autres agrostides.
Croissance relative
- Au Nord, l’agrostide commune croît le plus lentement, suivie de l’agrostide des chiens puis de la stolonifère.
- Au Sud, l’agrostide des chiens croît le plus lentement, suivie de l’agrostide commune puis encore une fois de l’agrostide stolonifère.
- L’agrostide stolonifère croit donc le plus, quelque soit les conditions de température dans les pays scandinaves.
Analyse en composantes principales
La figure 13 représente le cercle de corrélation de l’ACP réalisée sur les données de la zone Nord.
Cette représentation graphique s’interprète de la manière suivante :
- Impression générale, densité et résistance aux maladies sont corrélées mais seule la densité et l’impression générale expliquent clairement les différences : ces sont les variables les mieux représentées sur la première dimension (axe des abscisses). Ceci signifie qu’une variété dense est bien notée, ce qui semble logique. En d’autres termes, plus on se déplace sur la droite du graphique et plus la variété est dense avec une bonne impression générale.
- La croissance relative et la couleur sont corrélées, elles sont les mieux représentées sur la seconde dimension (axe des ordonnées). Plus on se déplace vers le haut et plus la variété est foncée avec une croissance forte. La variété Penncross par exemple se distingue clairement par sa croissance très forte.
- En fonction de chaque quart du graphique, différents comportements types peuvent être assignés aux variétés (voir les 4 couleurs des rectangles et leur légende). Par exemple, les variétés de la zone verte sont d’excellentes variétés en termes d’impression générale, avec une croissance et un densité plutôt fortes.
Il est donc possible, pour comparer les différentes agrostides, de faire les remarques suivantes :
- Visuellement, les trois espèces sont distincts (cercles bleus pour les variétés d’agrostide des chiens, cercle gris pour les stolonifères et jaunes pour les communes) en termes de comportement.
- Les agrostides des chiens figurent clairement parmi les variétés les mieux notées dans la zone Nord (se regroupent en bas à droite du graphique). Elles ont une croissance et une couleur moins foncée, d’où leur position basse verticalement. Les variétés les meilleures sont « Villa » 1 et « Legendary ». « Avalon » est en retrait.
- Les agrostides communes sont les variétés se comportant le moins bien dans la zone Nord avec également une croissance faible. Seules la variétés « Puritan» sort du lot avec une excellente impression générale et la variété « Nor » avec son comportement hivernal exceptionnel.
- Les agrostides stolonifères ont un comportement intermédiaire avec une impression générale de faible à élevée et une croissance toujours la plus forte. La variété « Nordlys » est de loin la mieux notée avec un excellent comportent sous ces latitudes. Les variétés connues pour leurs excellentes notations au NTEP s’échelonnent en qualité avec Luminary et Ignite en tête, Riptide et Pure Distinction sont légèrement en retrait. Leur comportement hivernal est équivalent.
La figure 14 représente le cercle de corrélation de l’ACP dans la zone Sud. Dans cette zone, les dimensions ne sont pas exactement les mêmes.
- La première (axe des abscisses) est comparable, impression générale, densité et finesse sont corrélées.
- La seconde est différente et regroupe résistance aux maladies d’abord puis couleur dans une moindre mesure.
Ainsi, il est possible de faire les remarques suivantes :
- Les agrostides des chiens sont encore une fois les variétés les plus esthétiques et les mieux notées. Elles forment un cercle bleu restreint à la zone « bleue ». Cependant, leur résistance aux maladies en saison est faible et bien marquée.
- Les agrostides communes possèdent encore les moins bonnes impressions générales et esthétiques mais les résultats sont plus étalés avec des impressions générales excellentes pour des variétés comme Cleek, Greenspeed ou Puritan, quasiment à la hauteur des agrostides des chiens. Leur résistance aux maladies en saison est faible et comparable à celle des agrostides des chiens.
- Les agrostides stolonifères sont encore intermédiaires en termes d’impression générale, densité et finesse avec résultats faibles (variété Penncross) à excellents (Luminary, Pure Distinction, Riptide, Declaration). Leur résistance aux maladies en saison est significativement meilleure que pour les autres agrostides. Citons les variétés Nordlys, Cobra Nova et 007 pour ce critère.
Conclusion sur les résultats d’essais dans les pays scandinaves
Les essais réalisés dans les pays scandinave où les hivers sont rigoureux permettent de faire les conclusions suivantes :
- Les agrostides des chiens semblent être un excellent choix dans les régions où les hivers sont rigoureux, avec une présence de neige et des alternances de gel/dégel. C’est l’agrostide qui se comporte le mieux en moyenne même si certains cultivars de stolonifères (Nordlys) ou communes (Puritan) s’en rapprochent. Son aspect esthétique et sa densité sont excellents et sa résistance à la fusariose froide est bonne. Son défaut réside dans une croissance plus faible couplée à une faible agressivité et une résistance aux maladies de saison chaude moyenne.
- L’agrostide stolonifère reste un bon choix avec une diversité de comportements en ce qui concerne les climats froids. Les variétés anciennes (Penncross, Penn G-2, Penn A-1, …) sont peu adaptées à ces conditions alors que certaines variétés récentes s’en sortent très bien (Luminary, Riptide, Ignite, Pure Distinction).
- Les agrostides communes ne semblent pas les mieux adaptées en moyenne aux climats nordiques même si certains cultivars s’adaptent bien aux conditions hivernales (Puritan, Greenspeed par exemple). Dans la zone Sud,les conditions sont moins extrêmes et probablement plus proches de celles de pays comme l’Angleterre où elles sont appréciées. Dans cette zone, les performances de l’agrostide commune sont supérieures à la zone Nord et comparables à celles de certaines stolonifères ou des chiens.
Germination et installation en conditions froides
Une étude de 201321 de l’université du Massachusetts et de la fondation régionale du gazon de la nouvelle angleterre tente d’évaluer la vitesse de germination et d’installation de divers variétés d’agrostides en conditions froides :
- 7 agrostides stolonifères : T-1, Penncross, L-93, 007, 13-M, Declaration, Memorial
- 3 agrostides des chiens : Villa 1, Greenwich, Avalon (SR7200)
- 2 agrostides communes : Tiger II, Capri
- 1 raygrass anglais comme témoin
L’expérimentation est menée au printemps lors du mois d’Avril et les températures varient entre 10°C au début des essais à 14°C à la fin des essais.
Ces conditions sont intéressantes puisqu’elles reflètent largement celles rencontrées par les greenkeepers sous les latitudes françaises lors de l’aération de printemps. Cette opération clé a lieu en général en Avril mais de nombreux golfs préfèrent l’avancer désormais au mois de Mars du fait de calendriers de compétitions chargés. Cette opération lourde rend en effet difficile le jeu pendant 10 jours et les golfs préfèrent donc l’avancer au mois de Mars où le planning est moins rempli. Cependant, aérer au mois de Mars implique d’effectuer des regarnissages dont le coût est élevé sous des températures parfois trop faibles pour une germination et installation optimales des semences d’agrostides.
Sous ses températures, peu de données existent concernant la germination et la qualité d’installation des différentes agrostides et c’est donc tout l’intérêt de cette publication.
Les résultats de cette étude permettent d’une part de comparer les variétés d’agrostides mais d’autre part de comparer les trois espèces en conditions froides. Différents paramètres sont évalués mais celui retenu ici est le temps mis par la variété pour occuper 90% de la surface après semis. Comme expliqué précédemment, les températures du sol au début des essais sont de 10°C puis en moyenne 14°C à la fin.
La figure 15 présente les résultats de l’étude pour l’ensemble des variétés.
La figure 16 représente le temps moyen en jours mis pour atteindre 90% de couverture pour chaque espèce.
- Les agrostides des chiens sont plus lentes à germer et à s’installer en conditions froides (plus de 25 jours en moyenne pour atteindre 90% de couverture). Il convient donc d’éviter des regarnissages ou semis trop précoces (Mars) et d’attendre plus tard au printemps (fin avril ou début mai). Si ce n’est pas possible, il est préférable d’attendre l’aération d’été ou d’automne pour réaliser les regarnissages qui seront alors bien plus efficaces avec l’agrostides des chiens. La variété Villa 1 semble la plus rapide des variétés testées, Avalon la plus lente.
- Malgré une moyenne peu représentative (seulement 2 variétés), l’agrostide commune semble la plus rapide pour germer et s’installer en conditions froides (entre 19 et 20 jours pour atteindre 90% de couverture). Suivant la variété, l’espèce semble donc adaptée à des regarnissages de printemps avec des températures relativement fraîches. La variété Capri semble un excellent choix pour des regarnissages de printemps.
- L’agrostide stolonifère est intermédiaire en moyenne en termes de vitesse d’installation en conditions froides. Certaines variétés sont rapides (Penncross, 13-M, Memorial) et d’autres sont lentes (L-93, Declaration). Il convient donc de choisir les variétés les plus rapides en conditions froides pour des regarnissages de printemps et surtout d’éviter les plus lentes.
- Pour les greenkeepers qui tentent d’implanter différentes espèces, l’aération de printemps conviendrait donc mieux aux agrostides communes puis celle d’été aux stolonifères ou canina.
Ce qu’il faut retenir
- L’agrostide des chiens représente une espèce à excellent potentiel dans les régions aux hivers rigoureux (zones continentales ou de montagnes) et dans les régions tempérées. C’est une espèce très dense et fine capable de tolérer la neige et les froids extrêmes mais aussi à l’inverse la sécheresse. Sa bonne résistance à la fusariose froide et au dollar spot ont été vérifiées aussi bien dans les essais américains (NTEP) que scandinaves (SCANGREEN). Les essais scandinaves (SCANGREEN) et anglais (STRI) la placent en tête en termes de qualités générales. Ses performances sont cependant moyennes dans le NTEP (ont-ils une autre approche sur la manière d’évaluer la qualité des parcelles?). La faible capacité de récupération ainsi que la forte production de feutre constituent les défauts de l’espèce.
- L’agrostide stolonifère reste une espèce polyvalente où les efforts de sélection ont été considérables. Elle convient à la plupart des climats. C’est de loin l’espèce la plus agressive avec la capacité de récupération la plus forte. Sa résistance aux maladies s’est largement améliorée même si l’espèce reste sensible au Dollar Spot et dans une moindre mesure à la fusariose froide. Les cultivars les plus anciens ont des performances modestes dans les trois programmes d’essais alors que les cultivars les plus récents sont considérés parmi les meilleurs du NTEP et du SCANGREEN. Les américains considèrent l’agrostide stolonifère comme la meilleure espèce sous tontes rases alors que l’agrostide commune n’est utilisée que sur les fairways ou départs. Cependant, même si certaines variétés sont bien notées, les performances de la stolonifère sont moins élevées en Angleterre où les agrostides communes sont reines.
- Les performances de l’agrostide commune sont médiocres dans les pays scandinaves par rapport aux deux autres espèces. L’agrostide commune n’est donc pas le meilleur choix là où les hivers sont rigoureux. Les américains n’utilisent pas ou très peu l’agrostide commune sur les greens et elle n’est testée au NTEP que sur les fairways. Ses performances sont toutefois excellentes dans les essais anglais (STRI) au climat plus tempéré. Sa résistance à la sécheresse est médiocre même si elle est capable de vite récupérer, une fois la pluie revenue. Elle craint donc les étés chauds et secs rencontrés désormais dans une bonne partie de la France. Sa résistance à la fusariose froide et au Dollar Spot est plutôt bonne mais elle est sensible aux rhizoctones et dans une moindre mesure à l’anthracnose.
Liste des variétés d’agrostides disponibles en Europe
Le tableau ci-dessous liste les variétés d’agrostides inscrites en Europe et donc potentiellement disponibles en France. Il est cependant difficile de se procurer certaines d’entre-elles car peu répandues, c’est malheureusement le cas des agrostides des chiens suivant les années. Les colonnes « NTEP », »STRI » et « Scangreen » indiquent leur présence dans les trois séries d’essais officiels (o= »oui » , n= »non »). Il est donc possible de visualiser leurs performances dans les trois programmes.
Pour rappel, voici les liens permettant de regarder les résultats des essais :
- NTEP
- STRI (résultats 2017, résultats 2018)
- SCANGREEN
Variété | Espèce | Date d’inscription | Fournisseur | NTEP | STRI | Scangreen |
---|---|---|---|---|---|---|
Avalon | Can. | ? | DLF | o | o | o |
Legendary | Can. | 2010 | DLF | n | n | o |
Vesper | Can. | 2005 | DLF | o | o | o |
Villa 1 | Can. | 2009 | DLF | o | o | o |
Aberregal | Comm. | 2010 | ? | n | o | n |
Aberroyal | Comm. | 2005 | ? | n | o | o |
Ambition | Comm. | 2005 | DLF | n | o | n |
Arletta | Comm. | 2001 | DLF | n | o | n |
Arrowtown | Comm. | 2012 | PGG | n | o | n |
Bardot | Comm. | 1996 | Barenbrug | n | n | o |
Barking | Comm. | 2002 | Barenbrug | n | o | o |
Charles | Comm. | 2018 | PGG | n | o | n |
Cleek | Comm. | 2014 | DLF | n | o | o |
Egmont 2 | Comm. | 2008 | ? | n | o | n |
Galina | Comm. | 2012 | DLF | n | o | n |
Greenspeed | Comm. | 2008 | ? | n | o | o |
Heriot | Comm. | 2002 | Barenbrug | n | o | n |
Heritage | Comm. | 2015 | ICL | n | o | o |
Jorvik | Comm. | 2006 | DLF | n | o | o |
Leirin | Comm. | 2004 | ? | n | n | o |
Manor | Comm. | 2004 | ? | n | o | n |
Nor | Comm. | 2000 | ? | n | n | o |
Polana | Comm. | 2004 | DLF | n | o | n |
Teetop | Comm. | 2018 | DLF | n | n | o |
Troy | Comm. | 2008 | PGG | n | o | n |
13M | Stolo. | 2012 | Pennington Seed | o | n | n |
Cobra Nova | Stolo. | 2007 | DLF | o | o | o |
Cristal Blue | Stolo. | 2013 | Pure Seed Testing | n | n | o |
CY2 | Stolo. | 2009 | DLF | o | o | o |
Independence | Stolo. | 2007 | ? | o | o | o |
Mackenzie | Stolo. | 2012 | DLF | o | o | o |
Memorial | Stolo. | 2012 | ICL | o | n | o |
OO7 | Stolo. | 2012 | Fito | o | o | o |
Penn A-1 | Stolo. | 1999 | Tee 2 Green | o | o | o |
Penn A-4 | Stolo. | 2000 | Tee 2 Green | o | o | o |
Penn G-6 | Stolo. | 2000 | Tee 2 Green | o | o | o |
Runner | Stolo. | 2008 | DLF | n | n | o |
Skyfall | Stolo. | 2015 | DLF | o | o | n |
Teeone | Stolo. | 2006 | Jacklin Seed | o | o | o |
Tigershark | Stolo. | 2008 | ? | o | n | o |
Tyee | Stolo. | 2011 | DLF | o | o | o |
Valderrama | Stolo. | 2001 | Fito | n | n | o |
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